Soutien aux associations, syndicats et collectifs contre le projet “Green dock”
Avec ses 600 mètres de long et ses 30 mètres de haut, aussi haut et deux fois la longueur du Stade de France, Green dock est un immense projet de plateforme logistique au nord des Hauts-de-Seine dans le port de Gennevilliers et qui concerne les territoires d’Épinay-sur-Seine et de l’Île Saint-Denis, afin de soi-disant “faciliter” le transport fluvial. Il remplacerait d’anciens entrepôts des Magasins généraux, datant des années 1950 et laissés à l’abandon.
Des associations de riverains·nes et de défense de l’environnement sont vent debout et dénoncent le gigantisme démesuré de la structure et les menaces qu’elle fait peser par sa proximité avec la zone Natura 2000 d’Épinay-sur-Seine et de l’Île Saint-Denis, des écosystèmes qui abritent en hiver des centaines de grands cormorans et des martins-pêcheurs d’Europe.
Son promoteur australien Goodman et Haropa Port (propriétaire du terrain et gestionnaire des ports du Havre, de Rouen et de Paris) le présente comme un exemple de progrès écologique et logistique : le toit du bâtiment accueillera la plus grande centrale photovoltaïque de la métropole avec deux hectares de panneaux solaires. Pourtant, derrière l’apparence "verte" et “décarbonée”, l’objectif principal reste le développement d’un accès multimodal (routier et fluvial), afin de faciliter le transit des marchandises aux portes de Paris entre les navires de fret et les camions. Le port de Gennevilliers est l’un des plus gros ports fluviaux de France.
Précisément, d’un point de vue écologiste, c’est ici que se posent les termes du débat. Comment associer la protection des écosystèmes locaux face aux risques d’un projet de bétonisation massive de ce genre, et les besoins d'infrastructures qui contribuent un tant soit peu à la décarbonation ? Cela semble être une erreur majeure d’opposer, comme le fait ce projet, ces deux objectifs tant ils sont liés dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection du vivant.
D’autre part, les quartiers populaires des villes de la banlieue Nord Parisienne concernées sont d’anciennes villes industrielles ayant vécu la bétonisation des années 70/80. Il y a une vraie nécessité de préserver les trop rares espaces naturels encore existants pour les populations souvent défavorisées habitant les lieux. Il y a un vrai enjeu d’écologie populaire.
Les Écologistes ont toujours soutenu le développement d’une logistique avec accès multimodal (notamment via le fluvial). Pourtant, ici, le “fluvial” ne concernera que 15% du transport total : le site entraînera 1200 rotations de camions par jour. On peut donc s’attendre à une augmentation conséquente des pollutions lumineuse, sonore et de l’air dans un secteur déjà fortement impacté par les embouteillages de l’A86 et de l’A15.
Par conséquent, c’est bien sous le prisme du questionnement du besoin et du modèle économique qu’il faut aborder le problème. Produire pour les besoins réels ou construire d’immenses structures logistiques qui ne font qu’entretenir des modes de consommation écocidaires et se promener les marchandises d’un bout à l’autre de la planète ? L’urgence climatique, doit-elle encore être sacrifiée au profit de livraisons réalisées en moins de deux heures ? Preuve en est que la sobriété est une question essentielle de la transition écologique. A cela, il est nécessaire d’ajouter la nécessité débat autour d’une vraie politique de réhabilitation de gares et lignes de fret ferroviaire en Île-de-France.
- Les Écologistes/EELV Ile-de-France dénoncent avec force les perspectives d’évolution du projet qui va à l’encontre des politiques qui devraient être mises en place pour préserver les écosystèmes et la biodiversité, comme le stipulent les Accords de Paris. Le combat pour la préservation des écosystèmes et la protection de la santé des êtres humains est notre priorité. Nous regrettons ainsi l’ordre des priorités imposées, à savoir que la démesure du projet est entrevue que sous la seule grille de lecture économique, d’un promoteur privé
- Les Écologistes/EELV Ile-de-France soutiennent les élus‧es, associations, syndicats, collectifs (en particulier le collectif Stop Green Dock et les Soulèvements de la terre), appellent l’ensemble des franciliennes et franciliens à se mobiliser pour le Grand week-end de rassemblement les 24, 25 et 26 mai à Gennevilliers, l’Île-Saint-Denis et Épinay-sur-Seine.
- Les Écologistes/EELV Ile-de-France demandent à ce que le projet soit considérablement réévalué à partir des nombreuses remarques et préconisations énoncées par l’Autorité environnementale concernant le diagnostic écologique de pollution des sols, l’étude de trafic fluvial, l’évaluation des nuisances liées aux flux de déplacements.
- Les Écologistes/EELV Ile-de-France appellent les différentes instances à permettre dans les meilleures conditions que l’enquête publique lié au projet soit des plus transparentes. Les études d’un tel projet, de par son importante envergure, ne peut être laissé à la seule discrétion du promoteur lauréat de l’appel d’offre, Goodman, et même de l’établissement public gérant le Port de Gennevilliers, Haropa Port.
Contacts presse : Bureau Exécutif Régional Île-de-France
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