Contre le projet d’abattage des arbres aux abords du château de Vincennes

Année après année, les épisodes de canicules se font plus longs et plus intenses avec parfois des pics de chaleur, aujourd’hui à 40°C (42,6 °C à Paris en 2019, 41,4°C à Saint-Maur en 2022) et bientôt à 50° C, estiment les climatologues, si rien n’est fait. 

En ville, densité des bâtiments, routes et parkings asphaltés, activités humaines et véhicules thermiques créent des îlots de chaleur pouvant aller jusqu’à +10°C par rapport aux campagnes environnantes. 

Avec des conséquences dramatiques : augmentation de la pollution atmosphérique, coupures et délestages sur les réseaux d’énergie par suite de la hausse de consommation liée à la climatisation, dommages sur les installations de téléphonie/internet avec risque de paralysie de services publics et privés et surtout des impacts sur la santé et la mortalité de toute la population et pas seulement des personnes fragiles – 47 000 personnes mortes de la chaleur en Europe l’année dernière. 

Il est de la responsabilité des pouvoirs publics, y compris au niveau local, d’agir pour protéger la population. 

Or, à contre-courant d’une nécessaire politique d’adaptation, la mairie de Vincennes porte aujourd’hui un projet littéralement écocidaire. Ce projet, d’un coût de 4 millions d’euros, prévoit l'arasement des glacis défensifs du château de Vincennes et l'abattage d'au moins 18 arbres d'alignement de haute tige sur la partie nord. Les arbres étaient sains, ils ne menaçaient ni la sécurité des passants, ni les murs d’enceinte du château. L’objectif est de « dégager les vues depuis l’avenue de Paris vers le château en privilégiant certains cônes de vue » et redonner au château son allure de « château de plaine ». 

Les grands arbres jouent pourtant un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Essentiels pour la ville de demain, ils sont nos meilleurs alliés dans la lutte contre la pollution de l'air, pour la création d'îlots de fraîcheur et la protection de la biodiversité. Ceux du château de Vincennes sont un refuge de plusieurs espèces protégées, telles que les pipistrelles communes, les pipistrelles de Kuhl, et les faucons crécerelles.  Leur préservation doit être une priorité. 

Hier à 7h du matin, jour de rentrée scolaire, tous les arbres de la partie nord ont été abattus. Ceci, sans concertation préalable et en dépit d’une mobilisation sans relâche des associations, de plusieurs recours juridiques qui n’ont pas abouti et d’une absence d’affichage légal. Comment peut-on, en 2024, justifier l’abattage d'arbres presque centenaires pour des raisons purement esthétiques ?  


Les Écologistes d’EELV Ile-de-France et du groupe local Vincennes–Saint-Mandé s’opposent avec force à ce projet d’aménagement et déplorent l’absence de consultation publique et le non-respect du droit d'accès à la justice environnementale. 

Les Écologistes d’EELV Ile-de-France et du groupe local Vincennes–Saint-Mandé exigent une évaluation environnementale complète en insistant sur l'interdiction de porter atteinte aux espèces protégées.

Les Écologistes d’EELV Ile-de-France et du groupe local Vincennes–Saint-Mandé appellent à : 

Communiquer l'ensemble des documents relatifs au projet pour assurer une transparence de l’état et des perspectives du projet. 

Demander à l’OPPIC (Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture) de déposer une demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées 

Retirer l'arrêté du 5 mai 2023 si la demande de dérogation est rejetée, ce qui devrait être le cas en l'absence de raison impérative d'intérêt public majeur. 

Adopter un véritable statut des arbres en ville, pour que leurs rôles essentiels soient reconnus, pour qu’ils cessent d’être considérés comme du mobilier urbain et qu’aucun abattage ne puisse intervenir pour des motifs esthétiques. 

Contacts presse : Bureau Exécutif Régional Île de France